M'en fous, j'irai pas !

7/03/2014 Alice 5 Comments

Décidément, en ce moment je réfléchis beaucoup sur mon rapport à l'écriture et sur tout un tas de choses qui me servent à construire mes récits.
Aujourd'hui, je vais vous parler d'une "théorie" plutôt très simpliste mais qui trouve des applications dans ma façon de gérer ses personnages.


Ainsi, donc : le chemin de moindre résistance.
Il s'agit d'une vision un brin philosophique qui voudrait que l'homme emprunte toujours le chemin de moindre résistance. Alors dis comme ça, on dirait bien que je suis en train de vous traiter de grosse feignasse. Mais en fait, non. Ou pas tout à fait.


Un chemin de moindre résistance peut se définir par le choix que l'on fait de faire du sport plutôt que d'avoir à affronter les regards des autres sur nos bourrelets. Mais il peut-être aussi le choix, selon les individus, d'affronter le regard des autres sur ses bourrelets plutôt que de faire du sport.

Quoique nous sommes bien d'accord, le sport n'est pas la solution à tous les bourrelets. Il s'agit là d'un exemple très basique pour imager cette théorie.


Ainsi, il est ici question des choix personnels que l'on fait afin d'avancer dans la vie. Et là où la magie de l'écriture intervient, c'est que cette théorie est, selon moi, applicable à nos personnages ; et peut d'ailleurs servir de "guide" (le mot est un peu fort) pour éviter de se planter en beauté.
Je vais donc d'abord parler du problème que ce chemin de moindre résistance peut induire au cours de l'écriture.

Imaginons, un auteur type en train d'écrire. Celui-ci tape sur son clavier frénétiquement, la scène-clef arrive, son chevalier va enfin avoir un choix crucial à faire. Le tournant de l'histoire est à portée de sec, c'est génial ! 
Mais voilà, l'auteur compte bien faire affronter un dragon à son chevalier. Il se trouve que le chevalier est un vieux de la vieille, il a eu son lot de compagnons à enterrer suite à nombre de rencontres contre des créatures toutes plus bad-ass que les autres et en plus il n'est pas du genre à tendre l'autre joue quand quelqu'un le frappe.


Voilà notre chevalier devant deux panonceaux de bois gravés au feu. L'un le dirige vers le château de Dragonosor et l'autre vers le marais du Sage.
L'auteur frémit, il engage son chevalier sur le chemin du château et là... c'est le drame. Son personnage s'arrête pour contempler le paysage, se pose mille et une questions sur le métier de chevalier et rallonge le moment fatidique où il arrivera au château.
L'auteur interloqué écrit et réécrit la scène.

"Du courage, que diable ! Tu dois affronter ce dragon !"

Et le chevalier de lui répondre par un joli bras d'honneur ponctué d'un :

"M'en fous, j'irai pas !"

C'est là que deux points de vue s'affronte : celui de l'auteur qui veut avancer dans son intrigue parce que pour lui le chemin de moindre résistance consiste à finir son putain de récit comme il l'entend. Et celui du chevalier, créé par l'auteur, caractérisé de telle sorte que jamais, Ô grand jamais, il n'ira finir sa vie entre les crocs d'un dragon. (Faut pas déconner, tous ses potes sont morts comme ça !)

Vous me voyez venir avec mes grands sabots ?



On y est donc. Voilà, la raison principale pour laquelle, selon moi, il est préférable de caractériser ses personnages de telle façon que leurs choix soient pour eux le chemin de moindre résistance.
Je ne dis pas qu'il faut en en faire des mary sue, pas du tout ! 

Il s'agit simplement d'être au courant que les choix des personnages leur appartiennent. 

Et comme il se trouve que l'on est quand même à l'origine de ses personnages, ses choix se définissent par le travail que l'on fera sur leur caractérisation morale/mentale/physique. Par contre, si l'on impose son propre chemin de moindre résistance à ses personnages, c'est là que ça risque de bloquer.

Pour l'exemple du chevalier, il me semble plus simple de travailler sur sa caractérisation. Et surtout, plus viable pour le récit.

Parce que c'est là que le bât blesse : quand on impose quelque chose de contre-nature à son personnage, on se retrouve souvent avec des remarques de bêta-lecture du genre : 

"Je ne trouve pas l'attitude de ton personnage très cohérente, c'est un chevalier bourru et il étudie le paysage jusqu'à la moindre petite fleur ?"

Remarque qui ne tient pas réellement au fait que le chevalier puisse s'émouvoir d'une pâquerette, mais plus au fait qu'il a été forcé sur un chemin qui ne lui appartient pas.

Personnellement, c'est en bloquant sur une de mes scènes que j'ai compris cela. En gros, je faisais s'affronter deux volontés. La mienne (celle de l'auteur qui veut en finir) et celle du personnage. J'ai détesté ce personnage, j'ai failli le rayer de mon récit puis j'ai fait une pause et je l'ai réétudié tel que je l'avais créé.

Pourquoi ne voulait-il pas tuer quelqu'un alors que dans mon scenario tout allait dans ce sens ? Qu'avais-je fait de mal ? Peut-être devais-je revoir mon récit dans sa totalité ? Ou même l'abandonner ?
Surtout que je ne comprenais pas les remarques sur son manque de cohérence, tous les éléments étaient là pour que tout se passe comme je l'avais planifié.

Sauf que j'avais oublié que j'avais caractérisé mon personnage de telle façon à ce que, pour lui, le chemin de moindre résistance soit de laisser la vie à son ennemi.





  

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Le cimetière de Prague (Umberto Eco)

6/26/2014 Alice 2 Comments

Une nouvelle fiche de lecture d'un livre que j'ai terminé il y a déjà quelques mois. J'avais besoin de ce temps-là pour réfléchir à ce qu'il m'en restait. La lecture n'a pas été aisée, non par le fait que ce soit mauvais, mais plus par la façon dont l'antisémitisme et le racisme en général est abordé. Il y a vraiment des passages qui m'ont fait sauter au plafond, qui m'ont donné envie de refermer le livre tellement j'ai haï le personnage principal. Mais finalement, c'est une lecture qui m'a fait du bien.




Titre : Le cimetière de Prague
Auteur : Umberto Eco
Editeur : Grasset
Nombre de pages : 560 pages

 Quatrième de couverture :
De Turin et Palerme à Paris,  nous croisons des hystériques, des satanistes, des escrocs, un abbé qui meurt deux fois, des cadavres dans un égout, des jésuites complotant contre des francs-maçons, des confraternités diaboliques et des carbonari étranglant des prêtres. Nous assistons à la naissance de l'affaire Dreyfus et à la fabrication des Protocoles des sages de Sion. Nous prenons part à des conspirations, aux massacres de la Commune à des messes noires...

A lire absolument si on aime :
- Les récits à fond historique
- Ne pas être certain de tout comprendre au fil du récit
- Les intrigues politiques

A éviter si on cherche :
- Un récit clair, où l'on a pas besoin de réfléchir
- Une lecture légère

L'avis du critique :

Si j'ai ouvert ce livre c'est sur les conseils d'une amie qui me l'a "vendu" en me disant : "Tu vas voir c'est une façon habile de faire de l'uchronie." Le fait est que j'ai mis pas mal de temps à comprendre où elle voulait en venir. Finalement, pour moi, ce n'est pas vraiment une uchronie. Si ce n'est le fait que le personnage principal devient l'acteur de nombreux tournants historiques dont les dates ont été un brin décalées.
Est-ce que j'ai aimé ce livre ? Oui. Le personnage est vraiment intéressant, l'histoire est parfois floue, le conflit personnel du personnage principal s'emmêle avec les intrigues politiques. Pour le coup, il y a un vrai travail sur ce côté là.
Mais pour les mêmes raisons, j'ai eu plusieurs fois envie de jeter ce livre par la fenêtre. Les opinions et propos du personnage principal sont d'une violence rare. Cela a été parfois, pour moi, dur de faire face à son état d'esprit. Il m'est arrivé de refermer ce livre comme on peut claquer la porte au nez de quelqu'un que l'on ne supporte plus d'entendre.

Le petit plus du livre : Je pense que le petit plus du livre tient dans le fait qu'Umberto Eco n'économise rien à ses lecteurs. Lorsqu'on lit ce roman, il faut vraiment réfléchir par soi-même, désembrouiller soi-même certaines intrigues. Et le fait est, qu'aujourd'hui encore, il me fait réfléchir.

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Clichés à l'américaine

6/24/2014 Alice 0 Comments





























Voici un nouveau libellé pour rassembler tous les sites et documents liés à l'écriture (où tournant autour du thème).
J'aurais pu tout mettre dans une liste de liens sur le côté de mon blog, mais je sens que ça va très vite se remplir...
Et pour commencer, ce matin je suis tombée sur un Tumblr vraiment sympa, qui illustre, avec humour et simplicité, les différents clichés que l'on rencontre dans beaucoup de productions américaines.

Pour aller y faire un tour, c'est par là :
http://allanbarte.tumblr.com/

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Savoir et se taire

6/22/2014 Alice 1 Comments

Lorsque, comme moi, on tente d'écrire au mieux des histoires intéressantes et cohérentes, on en vient très vite à s'intéresser aux différentes théories sur l'écriture.
Et lorsque, comme moi, on a la chance d'avoir un compagnon qui nous pousse à aller toujours plus loin dans cette réflexion, on finit par écrire un article sur son blog. (Quoique le compagnon puisse être "remplacé" par une très bonne copine, ou un animal familier ou tout simplement une plante verte extrêmement perspicace, chacun son truc.)

Ainsi, si il y a une chose sur laquelle je m'appuie le plus possible pour écrire des textes pas trop pourris, c'est bien la cohérence d'univers. Il m'arrive donc de passer beaucoup de temps à chercher les détails historiques ou scientifiques concernant l'univers du texte dans lequel je suis plongée.

Et comme je lis aussi beaucoup de textes - déjà publiés ou tout simplement en maturation - il m'arrive souvent de m'émerveiller ou de grincer des dents sur la cohérence des univers qui me sont proposés. D'autre fois, par contre, l'univers est tellement documenté qu'il ne me laisse aucune place en tant que lectrice.

J'ai longtemps cherché la différence entre les deux types de texte, jusqu'à ce que j'en discute avec ma moitié et qu'il trouve la formule miracle :

"Il y a le "Show, don't tell" mais aussi le "Know don't tell"


Cette idée de "Know, don't tell" je l'utilise depuis longtemps. Quand il est question pour moi d'écrire - comme en ce moment - un texte ayant pour cadre la première guerre mondiale, je dois faire face à mon manque de culture concernant le sujet.
Je vais donc, tout naturellement, me renseigner sur une multitude de sites à propos de la vie du poilu, de son paquetage et de l'arme qu'il utilise.

Mais comme mon but n'est pas d'écrire un exposé mais, bel et bien, une histoire, je ne dois pas non plus partir sur les mesures exactes d'une tranchée et sur la composition chimique exacte de la boue (sauf dans un certain cadre peut-être, et encore.)

Le but est surtout de faire connaissance avec le contexte dans lequel se situera mon texte, de m'en imprégner et d'ensuite fermer mes pages internet sans prendre de notes.

Parce que, et c'est là qu'intervient le "know don't tell", si j'ai lu et que je sais, maintenant, de quoi se constituait une journée type pour un poilu, ces informations ne sont finalement que secondaires.
Ce qui compte c'est que je sache, moi en tant qu'auteur, où je me situe mais pas que le lecteur est l'impression, en me lisant, d'ouvrir son manuel d'histoire de 4ème.

Alors, à ce moment-là, me direz-vous, à quoi bon savoir si tu ne t'en sers pas ? Le fait est que si je ne me sers des informations exactes, elles vont pourtant être présentes pour animer mon texte et enrichir mon univers.

Exemple ?

Ce matin j'ai vu une photo d'une lanterne de tranchée avec une explication détaillée de son fonctionnement. Cela, maintenant, je le sais. 
Est-ce que je vais rester dans le scolaire et décider que le lecteur doit, lui aussi, tout savoir ? Ou est-ce que je vais décider de ne conserver que ce qui m'a interpellé dans cette lanterne ? C'est-à-dire, sa forme triangulaire ?

Est-ce qu'il sera plus enrichissant pour mon univers d'expliquer comment on plaçait la mèche, puis l'huile de combustion dedans que de simplement évoquer sa forme caractéristique ?


Ceci, toutefois n'est qu'un détail qui interviendra au niveau descriptif. Là, où le "Know don't tell" devient plus profond est quand il touche carrément à l'attitude de ses personnages devant une situation donnée.

Pour cela je vais donner un autre exemple. Alors que je réfléchissais sur l'univers d'un de mes projets de roman (où l'on retrouve des fées, des gargouilles et une cathédrale) mon compagnon m'a posé une question super incongrue, que j'ai tout d'abord jugée comme étant totalement hors-sujet :

"Et si les militaires se rendent compte de l'existence de tes fées que va-t-il se passer ?"

Attendu que mes fées ne côtoient mes humains que d'une façon plutôt étrange, cette interrogation m'a tout d'abord semblé totalement inutile.
J'ai donc haussé les épaules, et continué d'écrire. Jusqu'à ce que je me rende compte qu'ayant été posée, cette question avait finalement solidifié la cohérence de mon univers.

Certes, il n'est jamais question de militaires humains dans mon roman. Et mes fées ne sont pas bien au courant de ce que peut être un militaire humain. N'empêche que si elles se faisaient découvrir, elles se retrouveraient devant des problématiques auquel leur "dieu" (c'est-à-dire moi, je les ai créé non ?) n'a même pas réfléchi !

Il est bien possible que tout leur univers s'effondre. Et si leur "dieu" n'a pas réfléchi à ces éventualités, comment peut-il être certain de réellement contrôler leur destin au mieux ?

Ainsi j'ai fini par décider de savoir ce qu'il arriverait si les militaires découvraient l'existence de mes fées. Est-ce que je l'évoque ne serait-ce qu'une fois ? Jamais : ce n'est pas le sujet de mon roman. Toutefois, le fait de le savoir m'aide à solidifier la cohérence de mon univers.

Est-ce qu'il est important que vos lecteurs sachent dans quel tissu la chemise de votre héros a été fabriquée ? Non, pas forcement.
Est-ce que, vous, vous devez le savoir ? Pour moi, la réponse est oui.







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L'homme au pistolet d'or (Ian Fleming)

2/07/2014 Alice 0 Comments

 J'avais oublié que les PaL pouvaient réserver de mauvaises surprises. Maintenant c'est bon, je m'en rappelle. Bon je suis à la fois contente d'avoir éliminé ce titre de ma liste, d'avoir enfin lu un épisode de James Bond et de pouvoir vite, vite, très vite, repartir sur une prochaine lecture qui ne pourra que m'enthousiasmer vu ce que je viens de lire et de vivre. Une chose est claire, un épisode de James Bond m'aura suffit, je ne renouvellerai pas l'expérience...




Titre : L'homme au pistolet d'or
Auteur : Ian Fleming
Editeur : Plon
Nombre de pages : 320 pages

 Quatrième de couverture :
Amnésique et laissé pour mort par son service, James Bond tente de retrouver la trace de son passé. C'est dans cet état que les services secret Russes lui mettent la main dessus . Conscients de l'opportunité présente, ils lui font passer plusieurs lavages de cerveau et le "rééduque" dans le but d'éliminer M. 007 refait donc surface à Londres, mais il échoue à tuer son ancien chef. Après un traitement destiné à le faire redevenir lui-même, il réintègre le MI6, et on lui offre une chance de se racheter : il doit trouver et tuer Francisco « Pistol » Scaramanga en Jamaïque. Tireur d'élite travaillant pour Cuba, il est connu pour son Colt .45 plaqué or et le fait qu'il ne rate jamais se cible. M sait que quelle que soit l'issue de cette mission, le service y gagne : soit 007 réussit sa mission, la preuve qu'il serait bel et bien de retour, soit l'homme au pistolet d'or le tue en premier, ce qui résoudra de façon définitive le cas James Bond...

A lire absolument si on aime :
- La Jamaïque
- Les héros misogynes
- Les deus ex machina

A éviter si on cherche :
- Un récit bien ficelé
- Des héroïnes fortes

L'avis du critique :

Je n'avais  encore jamais lu aucun James Bond même si je pense avoir vu quasi tous les films. En l'ouvrant, je ne m'attendais pas au roman du siècle, mais au moins à un récit plutôt divertissant, pas prise de tête (mais vieillot quand même), bien ficelé, et facile à lire.
ATTENTION SPOILERS *tada-dada-dadadaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa*
Pour le côté divertissant, j'ai plutôt apprécié l'entame où l'on découvre un James Bond victime d'un lavage de cerveau et en même temps beaucoup des rouages des services secrets.
Passée ces pages, j'ai commencé à me rendre compte que les péripéties arrivaient un peu toutes comme un cheveu sur la soupe.
Dois-je parler de la rencontre fortuite entre James Bond et le vilain méchant pas beau, de la providence qui sauve James Bond alors que si on ne nous l'avait pas précisé, finalement cela passait plutôt sans gros dégâts ? Est-ce que vraiment quand on est au bord de la mort (ou pas), touché au poumon par une balle, assis en pleine jungle marécageuse, on s'en prend a un boa de 1 mètres 50 qu'on décapite pour finir par manger sa chair crue ? Et est-ce que vraiment on en propose à son ennemi qui vient de vous trouer la peau ?
FIN DES SPOILERS
En résumé, je n'ai pas du tout accroché, ni aux personnages, ni à l'écriture, ni à l'intrigue. Je ne dois pas être le bon public pour ça.

Le petit plus du livre : Le nom du méchant, Scaramanga. Je n'ai pas réussi à me défaire d'une image manga de Scarface. C'était épique !

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Une place à prendre (J.K. Rowling)

1/31/2014 Alice 0 Comments

Et un autre virage à 180 degrès avec cette nouvelle lecture qui m'a vraiment captivée. Je lis très peu de littérature blanche mais là j'avoue que ça m'a limite donné envie d'en lire plus. Ce roman m'a rappelé un autre roman que j'avais lu il y a quelques années qui se nomme "Ce qui était perdu". Il y a la même tension dans ces deux romans. Je vous laisse donc découvrir cette nouvelle fichet de lecture en criant un petit "Yata !". Plus que 63 livres sur ma Pal infernale !


Titre : Une place à prendre
Auteur : J.K. Rowling
Editeur : Grasset
Nombre de pages : 682 pages

Quatrième de couverture :
Bienvenue à Pagford, petite bourgade anglaise paisible et charmante : ses maisons cossues, son ancienne abbaye, sa place de marché pittoresque… et son lourd fardeau de secrets. Car derrière cette façade idyllique, Pagford est en proie aux tourmentes les plus violentes, et les conflits font rage sur tous les fronts, à la faveur de la mort soudaine de son plus éminent notable.
Entre nantis et pauvres, enfants et parents, maris et femmes, ce sont des années de rancunes, de rancœurs, de haines et de mensonges, jusqu’alors soigneusement dissimulés, qui vont éclater au grand jour et, à l’occasion d’une élection municipale en apparence anodine, faire basculer Pagford dans la tragédie.
Attendue de tous, J.K. Rowling revient là où on ne l’attendait pas et signe, avec ce premier roman destiné à un public adulte, une fresque féroce et audacieuse, teintée d’humour noir et mettant en scène les grandes questions de notre temps.

A lire absolument si on aime :
- L'humour noir
- Les portraits sans concessions
- Les récits à points de vue multiples

A éviter si on cherche :
- Un récit doux
- De la SFFF

L'avis du critique :

Cela faisait un moment que ce livre traînait dans ma PaL, plusieurs fois je me suis dit "Allez je le lis" et plusieurs fois j'ai finalement reporté ma lecture. Notamment parce que j'ai fait l'énorme erreur de lire quelques critiques des grands journaux qui disaient tous en substance "Harry Potter c'est fini !"
Et comme j'avais adoré l'écriture de l'auteur dans cette saga jeunesse, je me suis dit "Aïe, aïe, aïe ! Déception en vue !"
Du coup, je me le suis imposée dans ma PaL 2014 et je regrette aujourd'hui de ne pas l'avoir lu plus tôt pour avoir l'occasion de le relire.
Je peux comprendre que les critiques peu habitués aux littératures de genre ne voit rien de commun entre Harry Potter et Une place à prendre. Et pourtant, il y en a énormément.

Dans Harry Potter, il y avait certes la contrainte des littératures jeunesse et un univers fourmillant. Mais s'il on y regarde de plus près, chacun des personnages possède sa faille, son petit secret qui fait mal. C'est également le cas dans "Une place à prendre". Certes l'écriture est bien plus féroce, l'humour noir ultra présent, mais il s'agit bien du même auteur.

Je ne saurais que trop conseiller cette lecture, avec toutefois un avertissement : attention il y a des passages qui pourraient vraiment heurtés la sensibilité de certains et certaines.

Le petit plus du livre : Le titre du livre dont le sens change et varie au fur et à mesure de l'intrigue.

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Gravé sur chrome (William Gibson)

1/31/2014 Alice 2 Comments

 Les livres défilent mais ne se ressemblent pas. Cette fois-ci, je vous propose la fiche de lecture d'un recueil qui m'a donné bien du fil à retordre. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, mais plutôt que je pense n'avoir pas tout compris et ne peux donc avoir un vrai avis sur cette lecture. Ce recueil fera partie des livres que j'essaierai de relire un texte après l'autre. Histoire d'essayer de mieux me les approprier. La bonne nouvelle étant que ma PaL diminue d'un titre à lire !

Titre : Gravé sur chrome
Auteur : William Gibson
Editeur : J'ai lu
Nombre de pages : 256 pages

Quatrième de couverture :
C'est un monde crépitant et précipité, ivre et bariolé. Saturé de drogues synthétiques, d'informations truquées, de rebuts technologiques. Là-bas, les adolescents se font greffer des yeux artificiels, des crocs de dobermans. Depuis leurs consoles, les pirates informatiques pillent les matrices à coup de virus tueurs. On y trafique de tout : secrets militaires et tranches de silicium, hallucinations et gènes mutants, espoir et oubli... Vivre fort, vivre vite, sous le regard froid des « zaïbatsus », les multinationales qui orchestrent le moindre soubresaut de ce grand bazar hystérique et rutilant. C'est un monde de merveilles et de folie, qui ressemble tellement au nôtre...
     Neuf nouvelles signées William Gibson, le chaman cyberpunk. Vision électrique d'un futur enfiévré, immergé dans les murmures bruissants de la technologie, comme un constant bruit de fond subliminal.

A lire absolument si on aime :
- Le cyberpunk
- La hard SF
- Les nouvelles

A éviter si on cherche :
- Des textes ultra accessibles
- Des nouvelles légères

L'avis du critique :

J'ai mis quelques jours avant de me décider à écrire cette fiche parce que j'ai eu un mal fou à lire ce recueil de nouvelles. Bon je l'avoue, j'ai énormément de lacunes en sciences (et en littérature aussi, mais ça se voit peut-être moins) et du coup j'ai eu du mal à comprendre tous les textes. Du coup, c'est un peu compliqué pour moi d'en faire une fiche de lecture.
Puis, j'ai été rassurée parce qu'une copine m'a dit que même les plus habitués à la Hard SF pouvaient avoir du mal à lire Gibson et j'ai décidé d'y aller à l'instinct.
Je n'ai retenu presque aucun des titres de nouvelles mais voilà ce qu'il m'en reste :
Un pirate drogué qui végète dans son aquarium en ne communiquant qu'à travers des signaux lumineux, une sorte de fonctionnaire qui poursuit une jeune femme rencontrée dans un bar et découvre des choses qu'il aurait préféré ne pas découvrir, des résistants qui vivent au-dessus d'une mégapole sur un tapis de câbles et de filin... Comme vous pouvez le voir, ce sont surtout des personnages qui m'ont interpellé et finalement bien moins le message intrinsèque à toutes ces nouvelles.
Je ne suis sans doute pas le bon public pour capter et décoder tous ces messages, mais sans le conseiller, parce que j'ai vraiment un mal fou à en venir à bout, je pense qu'il peut-être sympa de venir de temps à autre lire une des nouvelles de ce recueil pour y faire connaissance avec des personnages vraiment consistants.

Le petit plus du livre : J'adore le titre de ce recueil qui est aussi celui de la dernière nouvelle, si je me trompe pas.

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Texte en ligne : Son âme

1/29/2014 Alice 0 Comments

Voici un nouveau texte que je mets en ligne sur mon blog. Je l'avais initialement écrit pour l'appel à texte Bestiaire asiatique des éditions Voy'el puis suite à son refus, l'avait envoyé pour l'AT Malpertuis V.
Les deux réponses m'ont confirmé ce que je pensais déjà de ce texte, ce n'est pas vraiment une nouvelle et la narration est un peu étrange. Du coup, je me suis dit que ce texte aurait sa place sur mon blog, et qu'au moins il ne finirait pas au placard. Donc le voici.
Son âme
11 mars 2011


Nous sommes tous là, innombrables, immobiles et silencieux, comme si la bonne fortune nous avait quittés. Nous ne voulons plus penser, ni réfléchir, nous voulons laisser refleurir nos cerisiers.
Là-bas, sur le dos d’une montagne irisée de bleu, l’éléphant dort encore ; son énorme cavalier nous présente son ventre gras ourlé de feuilles d’or et de bijoux. Il scrute l’horizon, assis en tailleur sur sa monture immaculée, méditant des pensées que nous ne pouvons même pas concevoir. Plus imposant que la plus haute des statues érigées en son honneur, il sourit.
A-t-il déjà pleuré une seule fois ? Ses joues ont-elles, une seule fois, reçues la pluie de sa tristesse ?

— À quoi bon ? semble-t-il me répondre d’un œil bienveillant.

L’écho de son existence irradie l’horizon, un instant le mal recule. Le regard que nous échangeons me rassérène, l’espace d’un soupir. Je ne suis qu’un piètre tanuki face à l’immensité de son amour et de sa sagesse. Une créature d’ici, ni tout à fait raton-laveur ni tout à fait blaireau.
Au sein de mon cœur, un nénuphar éclot sur une eau qui m’engloutit. Ma force, je la puise d’une terre aujourd’hui déchirée, d’un monde qui s’effondre sur la beauté des lendemains, de flammes qu’ils ont attisées.

Dans la campagne qui nous environne, le vent bouscule les jeunes pousses de riz encore alignées sur leur terrasse. La plaine est noyée de sel ; sa peau de céladon court vers l’horizon en nuances d’émeraude et d’anis, comme pour échapper à la morsure de Yamata-no-Orochi. S’il ne s’agissait que d’un serpent à huit têtes, sans doute pourrions-nous faire face ; mais aujourd’hui l’océan a dévoré le ciel pour s’en faire une muraille et se jeter contre notre île. Tsunami ; ce mot résonne jusqu’à mes tripes.
Çà et là, les vestiges d’une nōka flottent comme autant de petites barques abandonnées. Ma gorge se serre au souvenir des veaux qui tétaient, hier encore, leur mère. Je relève la tête et ferme les poings, si fort que mes griffes percent mes paumes.
Par-delà l’échine ronde des collines, je devine le gris et le béton des villes. Sur les façades salies par le temps et la tempête, les fenêtres dessinent des yeux apeurés et des bouches grandes ouvertes, paralysés par la terreur.
Au creux des flots déchaînés, des bateaux subissent la punition sévère des vagues déferlantes. Il n’y a plus d’appel à l’aide, il est trop tard ; ils l’ont bien mérité.

Je reçois alors, contre mon épaule, l’amitié d’une caresse animale. À la fois sensuelles et pudiques, les kitsune se balancent de gauche à droite. Leurs hanches cuivrées, habillées de grelots, dessinent des fresques signées par le plumeau blanc de leurs queues souples. L’espace d’un instant, je me demande si elles comprennent vraiment : la triste courbure de leurs oreilles rousses répond à mes doutes.
Nous devons, je dois prendre les armes, éradiquer l’engeance qui pourrit notre sol.

Entre les lanternes portées à bras-le-corps, les flambeaux, les bannières et les flots d’étincelles, notre tristesse et notre foi s’embrassent à pleine bouche. Nous courbons le dos sous un poids douloureux et cher à notre cœur. Nous essayons de ne plus penser, ni réfléchir. Bientôt refleuriront nos cerisiers.

Ils sont tous là, plus hagards et inquiets qu’une abeille sans miel. À la fois si vivants et si intangibles que cela nous en fait mal. Je peux goûter au sel sur leurs joues, j’y perçois à la fois l’iode et les larmes. Ils sont couverts de boue, portent leurs enfants évanouis à bout de bras, goûtent de force au fruit amer de leur inconscience.
Nous voudrions tous restés là à observer leur souffrance, boire chaque sursaut de leurs pauvres carcasses jusqu’à la lie. Le gros homme sur son éléphant nous en dissuade d’un raclement de gorge.

Chacun d’eux porte un nœud serré au creux du ventre, alors que nous-mêmes étouffons de haine. Ils courent, se débattent et s’interrogent ; tandis que le cavalier ordonne notre départ.
J’entends alors les tambourins et je sais qu’ils viennent aussi du creux de ma poitrine. Féroce, grave et profonde, ma tristesse se tourne vers ce peuple qui se délite.

Nous avançons au-devant d’un souffle malin et d’une tempête de menaces, sans aucune intention d’échouer. Nous sommes un flot de pieds, d’ailes et d’espoirs. Nos voix s’élèvent et prennent leur envol jusqu’au ciel fourmillant de griffes et de plumes. Puisqu’ils ne savent plus, puisqu’ils n’ont jamais voulu comprendre la valeur de la terre qu’ils foulent, nous leur apprendrons par la force.
Ils sont à ce point tournés vers eux-mêmes qu’au plus fort de la catastrophe, ils ne remarquent même pas notre présence.

De tout mon ventre s’élève une vague qui me pousse à poursuivre ma marche, malgré la peur. Je ne sais encore si mon âme acceptera ce mal nécessaire. Mais nous n’avons plus le choix, ils doivent tous disparaître ; alors refleuriront nos cerisiers.

Autour de nous, Seiryuu le grand dragon, Suzaku l’oiseau vermillon, Genbu l’obscure tortue et Byakko le tigre d’argent grondent d’une même voix.
Maître des saisons, des éléments et des orients, ils nous offrent un tourbillon d’azur, d’aurore, d’ébène et de neige. À la fois berceuse et chant de guerre, leurs feulements s’enlacent en une mélodie profonde.

Bientôt, nous pénétrons dans une cité submergée de cris et de plaintes. La pression s’accentue sur notre dos, nous n’avons pas le droit de céder. Malgré la pitié que j’éprouve à la vue de cette foule de pantins désarticulés, je sais la justice de notre cause. Cela n’empêche pourtant pas ma conscience de hurler au meurtre.
Je n’ai d’autres choix que de les haïr, femmes comme nourrissons, vieillards comme pères de famille, de laisser mon cœur s’emplir de la boue noire de la colère. Laisser la vague déferler en moi puisqu’ils n’ont jamais aimé leur pays.
Je ne suis qu’un piètre tanuki, mais je sais que les personnes aimantes n’écorchent pas ce qu’elles chérissent, ni n’empoisonnent la mère qui les nourrit. Cela, seuls les criminels se le permettent. Mais ils l’ont oublié et préfèrent remplir leurs prisons de simples voleurs de pommes.

Je sens alors l’eau entre mes orteils, son seul contact me laisse au bord de la nausée. Je tente d’échapper à ma propre haine et cherche une bouffée d’air autour de moi, sans comprendre pourquoi mes compagnons se sont serrés de cette façon.
Mes yeux rencontrent, à ce moment-là, une lucarne grésillante échouée derrière une vitrine ravagée. Flash par flash, les images nous sautent à la gorge et aux tripes. Ils fuient tous un monstre de béton fumant. Je sais le cœur qui bat dans la poitrine de cette créature, je connais sa puissance, je flaire son poison. Nous le savons tous. Ils l’ont nourri de leur appétit de posséder, préférant le confort de leurs petites vies à la sauvegarde de leur terre. Ils l’ont nourri, aujourd’hui c’est lui qui les dévore.
Nous tremblons tous sur nos pattes, certains s’excitent jusqu’à mordre leur voisin. La rage qui couvait en nous s’empare de nos esprits et vrille notre raison.
Qu’ont-ils fait ? Qu’espéraient-ils ?

Un chant surgit alors ; cristallin et étranger, il capte notre attention. Je déborde de larmes et mon poil se couvre d’un nouveau sel. Nous cherchons tous la provenance de cette comptine entêtante, quand enfin il s’avance vers nous.
Nos babines se retroussent aussitôt. Les genoux et les coudes écorchés, il n’a même pas six ans. Dans sa tignasse maculée de boues, quelques brins d’algues rouges finissent de sécher. C’est un petit d’homme, pas plus haut qu’un brin de blé, il est tout ce que nous détestons.

C’est alors qu’il lève les yeux sur le premier rang du défilé. Ses larmes se figent sur ses joues plus vite qu’une goutte de rosée sur l’aile d’une libellule. D’instinct, je me saisis de la bouteille qui bat contre ma hanche et avale une grande rasée de saké. Mes muscles se tendent, mes mâchoires se crispent, je voudrais lui faire du mal, l’écorcher, le faire souffrir, lui faire payer les fautes de son peuple. Autour de moi, mes compagnons vibrent du même élan, la fièvre monte dans nos rangs.
Je ne sais ce qui va advenir, le garçonnet semble réellement nous voir. Une première voix surgit :

— Va-t-en !

Suivie d’un brouhaha.

— Oui va-t-en !

— Retourne vers tes parents ! Vous avez fait trop de mal.

— Laisse-nous tranquilles ou nous te tuerons !

Il ne recule pas, bien au contraire. Contre toute attente, il avance et tend un poing fermé, les yeux plantés dans ceux de notre chef de file.
Certains membres de mon clan se meuvent en créatures de cauchemars, échangeant leur allure rondouillarde pour hérisser leurs gueules et leurs pattes de pointes acérées.
Enfin l’intrus ouvre la main, au creux de ses tout petits doigts, la première fleur de cerisier de la saison.
Un soupir profond raisonne du haut des montagnes, la terre tremble, l’éléphant et son cavalier viennent à notre portée. L’énorme divinité se tient à présent entre nous et l’enfant. D’un souffle du nez, il apaise tout le monde. Il sourit à l’humain, lui prend la fleur puis se tourne dans notre direction.

Entre ses doigts immenses, chaque pétale luit comme une langue de soleil et de lune. Les mouchetures sont des étoiles et apaisent notre rage.

Plus rien ne sert de leur en vouloir, de les maudire, de les mordre. Le mal que nous pensions combattre se blottissait en chacun de nous. Alors que notre terre réclamait nos caresses, nous étions prêts à la noyer de sang.
Nous ne sommes pas là pour ça.

Nous sommes là, maintenant je le sais, pour témoigner de la beauté de notre terre. Peu importe les vagues, le souffle malsain au haut d’une cheminée. Ce n’est pas à nous de nous en préoccuper.

Car nous sommes l’espoir qui marche au-devant du désastre, nous sommes le soleil, le terreau, le fruit et sa saveur. Réels plus que n’importe qui ici, nous sommes les piliers solides d’un peuple exsangue. Nous ne faiblirons jamais, car nous sommes une âme plus vivace qu’un cœur qui palpite.

Notre pays vacille : c’est une flamme, nous sommes l’espoir qu’elle consume pour perdurer. Nous sommes notre pays, sa culture, son sol, son eau et son riz.

Nous n’attendrons plus que refleurissent les cerisiers, car tanuki comme kitsune, dragons comme tigres, gigantesque cavalier comme tortue majestueuse, nous sommes les cerisiers et l’espoir de les voir fleurir. Que notre cœur s’ouvre grand comme une gueule millénaire et le bourgeon éclora.

De toutes nos griffes, de toutes nos fourrures, de danses en danses, de tour en tour, nous grandissons. Par milliers, nous emplissons les cœurs et faisons rêver les enfants. Par millions, nous veillons et aiguisons les craintes. Unis et jamais seuls, nous luttons contre la fatalité.

Nous ne sommes pas seulement des animaux, des esprits, ou des fantômes. Nous sommes la force qui soulève, la main qui réconforte, l’épaule qui soutient.

Il n’est pas nécessaire de croire en nous, car nous sommes. Nous sommes le Japon, nous sommes son âme.

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Orgueil et préjugés (Jane Austen)

1/22/2014 Alice 0 Comments

Et voici ma sixième fiche de lecture pour 2014 ! Je suis vraiment super contente, ma PaL fond bien, j'arrive à tenir mon engagement de poster les fiches de lecture petit à petit, je suis donc fière de mois !
Cette fois ci donc, je me suis plongée pour la première fois dans un roman de Jane Austen et je ne le regrette pas ! Je vous laisse en juger par vous-même...



Titre : Orgueil et préjugés
Auteur : Jane Austen
Editeur : 10/18
Nombre de pages : 320 pages

Quatrième de couverture :
Orgueil et préjugés est le plus connu des six romans achevés de Jane Austen. Son histoire, sa question, est en apparence celle d'un mariage : l'héroïne, la vive et ironique Elizabeth Bennett qui n'est pas riche, aimera-t-elle le héros, le riche et orgueilleux Darcy ?
Si oui, en sera-t-elle aimée ?
Si oui, encore, l'épousera-t-elle ?
Mais il apparaît clairement qu'il n'y a en fait qu'un héros qui est l'héroïne, et que c'est par elle, en elle et pour elle que tout se passe.

A lire absolument si on aime :
- Les personnages caractérisés à la fois avec force et finesse
- Les critiques de milieux sociaux
- La romance

A éviter si on cherche :
- De la guerre, du sang et de la tripe
- Un récit triste
- De la SFFF

L'avis du critique :

Ceux et celles qui me connaissent le savent, je ne suis vraiment mais vraiment pas adepte de romance. Ou du moins pas de celle que je rencontre la plupart du temps. J'ai donc du, pour palier à ma totale ignorance de ce que pouvait écrire Jane Austen et à mes plus grandes réticences concernant la romance, imposer son plus célèbre roman à ma PaL 2014.
Soit c'est ce que j'ai fait et je l'ai donc lu.
Déjà, première énorme surprise, c'est un récit drôle à souhait. Les cancans vont dans tous les sens, les dialogues sont nombreux et vraiment savoureux, youpi !
Deuxième énormissime surprise, la caractérisation des personnages, qui pour moi sauve toute l'histoire. Je crois qu'on pourrait bien me raconter la pire des histoires si les personnages sont plantés comme l'a fait Jane Austen. Il n'y a pas une femme qui soit l'égale de sa voisine, elles ont toutes leur caractère et leur vision bien à elle, c'est un pur plaisir !
Après, il y a évidemment Darcy, dont on me chauffait les oreilles depuis plusieurs années. Bon je ne suis pas tombée totalement sous le charme mais en tant que personnage, comme je l'ai déjà dit, sa caractérisation est juste parfaite.
Donc, si vous ne devez lire qu'un roman pour un peu savoir ce qu'est une romance, ne réfléchissez plus, lisez celui-ci, un point c'est tout.

Le petit plus du livre : La critique de la société de l'époque qui est juste savoureuse.

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Le canard au ballon (Edgar Allan Poe)

1/16/2014 Alice 0 Comments

Et de cinq ! Bon j'avoue ce texte est très court (25 pages sur ma liseuse) donc je suis encore allée chercher les textes les plus courts qui m'aideraient à me donner du courage pour cette guerre que je fais à ma PàL.
Je vous laisse donc découvrir ce qu'est "Le canard au ballon" (oui le titre est étrange) et tout le bien que j'en ai pensé.


Titre : Le canard au ballon
Auteur : Edgar Allan Poe
Editeur : Feedbooks
Nombre de pages : 25 pages

Quatrième de couverture :
(Il n'y a pas de quatrième de couverture donc je vous fait un court résumé sans spoilers) Un constructeur de dirigeable anglais décide de traverser la Manche à bord de son dernier aérostat et de l'amener au plus près de Paris.


A lire absolument si on aime :
- Le steampunk très classique
- Les descriptions techniques de dirigeables
- Les nouvelle toutes simples

A éviter si on cherche :
- Une intrigue complexe
- Un texte long
- Du steampunk déjanté

L'avis du critique :

J'ai lu cette nouvelle car elle était dans la bibliographie conseillée par le guide Steampunk d'Etienne Barillier. Même si j'aurais aimé un peu plus de fantaisie, j'ai finalement trouvé qu'en effet, ce texte pouvait être mis au rang des belles lectures destinées aux amoureux du Steampunk. J'ai par contre eu du mal avce la loooongue description très détaillée du dirigeable et puis avec du recul je me suis dit que c'était finalement un très bon exemple et une très bonne source de description de ce type d'engin.
Bon, l'intrigue n'est pas révolutionnaire mais je l'ai vraiment trouvé très plaisante.

Le petit plus du livre : Cette nouvelle est du domaine public, vous pouvez donc la trouver gratuitement en numérique sur Feedbooks.

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Celui qui bave et qui glougloute (Roland C. Wagner)

1/16/2014 Alice 0 Comments

Hop ! Et une quatrième fiche rédigée et postée. J'aime quand ma PàL me fait des bonnes surprises comme ça et je retrouve, à travers la diversité des textes que j'y ai mis, un peu de ma passion d'enfance lorsque je découvrais un nouveau livre et un nouvel auteur ! Cela fait un bien fou. E si ce n'est pas un total coup de cœur, ce texte va devenir un de ceux que je relis quand j'ai besoin de plongée dans des univers bien spéciaux.



Titre : Celui qui bave et qui glougloute
Auteur : Roland C. Wagner
Editeur : ActuSF
Nombre de pages : 87 pages

Quatrième de couverture :
1890, dans l'Ouest américain. Les derniers rapports des Tuniques bleues relatent d'étranges événements. Les Indiens, soutenus par des alliés invincibles, mènent des combats d'une force insoupçonnée et refoulent, pour la première fois, l'armée vers l'est. La rumeur tend à justifier ce revirement : leurs alliés seraient-ils des esprits démoniaques ? Des monstres venus d'une autre planète ? Kit Carson - chasseur de prime -, le professeur Lévêque et le séduisant détective Nat Pinkerton forment l'équipe intrépide qui dénouera la vérité dans une quête périlleuse à travers le mythique Far West et ses légendes : Calamity Jane, Jesse James, les Dalton. Cette grande nouvelle totalement débridée est un pur bijou steampunk !

A lire absolument si on aime :
- Le steampunk
- Les récits courts
- Les textes humoristiques et déjantés


A éviter si on cherche :
- Un récit classique
- Du pur Cthulhu
- Un texte qui se prend au sérieux

L'avis du critique :

Je n'avais jamais rien lu de Roland C. Wagner, aussi ai-je décidé de commencer par un récit court pour faire enfin connaissance avec cet auteur. Eh bien, j'ai été conquise. L'écriture est enlevée, sans complexe, l'histoire totalement déjantée et vraiment drôle, c'est vraiment un petit bijou.
La seule chose que je pourrais lui reprocher c'est la fin qui est un rapide, mais d'un autre côté c'est une fin totalement burlesque qui convient, selon moi, très bien à ce texte.

Le petit plus du livre : L'illustration de couverture qui est tout simplement géniale et le devient encore plus lorsqu'on a lu le livre.

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Odd et les géants de glace (Neil Gaiman)

1/11/2014 Alice 0 Comments

3ème titre que je peux rayer de ma liste !!! Youhouuuuu ! Fais moins la fière la PàL infernale maint'nant ! Oui, bon je sais j'ai encore une montagne de pages à lire, n'empêche que je tiens le rythme et que même si on est encore au premier mois de mes bonnes résolutions, je sais au moins que je ne recule pas ! Ce serait bête quand même ^^ Allez zou, next !

Titre : Odd et les géants de glace
Auteur : Neil Gaiman
Editeur :Albin Michel (Collection Wiz)
Nombre de pages : 144 pages

Quatrième de couverture :
Dans un village nordique des temps anciens vit Odd, un garçon que la chance a oublié. Son père a péri dans une expédition Viking, et sa mère est inconsolable. Un arbre tombe et c'est sur son pied qu'il s'écrase, le rendant boiteux pour toujours. Mais un jour, Odd délivre un ours pris au piège. Une quête fantastique commence pour lui, le fragile petit humain. Un voyage vers un pays de glaces, de géants et de dieux. Et ce monde attend quelqu'un de souriant, d'exaspérant, d'intelligent, de surprenant. Quelqu'un comme Odd...


A lire absolument si on aime :
- Les héros attachants
- La mythologie nordique


A éviter si on cherche :
- Un récit dur, pour adultes
-Une intrigue complexe


L'avis du critique :

Quel joli conte ! Vraiment cette histoire est un enchantement. Odd, le personnage principal est vraiment ultra intéressant comme héros. Il est à la fois étrange et discret, humble et prenant la vie comme elle vient. J'ai adoré ce personnage. Franchement, si vous souhaitez lire une belle histoire à vos enfants, choisissez celle-là. En plus, ça vous permettra de leur faire connaître un peu plus la mythologie nordique.


Le petit plus du livre : Les illustrations qui rappellent nos anciens livre de contes.

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Entre chien et louve (Gudule)

1/09/2014 Alice 0 Comments

Et voilà que je peux rayer un deuxième titre de ma liste. Youpi, youpi ! Bon même si je ne suis pas trop d'humeur à sauter de partout vêtue d'une robe arc-en-ciel à paillettes... Parce que, ce récit là m'a mis une claque c'est certain. Je vous laisse découvrir la fiche et si vous l'avez lu vous aussi, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.


Titre : Entre chien et louve
Auteur : Gudule
Editeur : Bragelonne
Nombre de pages : 139 pages

Quatrième de couverture :
Je suis mort, d'accord, mais qu'est-ce que je fais dans ce chien ? Ou plutôt, pourquoi SUIS-JE un chien, avec un passé de chien, un instinct de chien, et cependant, intacts, mes émotions, mes désirs, mes souvenirs d'homme ?»
Le souvenir d'Astrid, surtout, la jeune Noire qu'il a jadis ramenée d'Afrique, quand il était Jean. L'amour de sa vie. Astrid, sa veuve qu'il lui faut retrouver même si elle n'est plus qu'une sexagénaire usée par les outrages de la vie. Et il la retrouve. Un chien a ce genre de capacité. Et le voilà adopté par une femme désormais en mal de compagnie qui, bien loin de se douter de la véritable nature de l'animal qu'elle a recueilli, lui parle, lui fait des confidences... Pour Jean, devenu «Fidèle», c'est alors comme un voile qui se déchire. S'ouvrant sur un enfer insoupçonné...


A lire absolument si on aime :
- Les récits dérangeants qui amènent des questions
- Les page-turner


A éviter si on cherche :
- Un récit doux, sans violence
- Des gentilles fées, des elfes gentleman et des lutins malicieux


L'avis du critique :

Ce texte n'a pas été facile à lire pour moi au départ. Surtout lorsqu'un des narrateurs évoque son couple et sa rencontre avec la femme de sa vie en Afrique. Lui avait 29 ans, elle 13 ans. J'ai hurlé en le lisant, non définitivement on ne peut pas appeler cela un couple. Et même si c'est "justifié" (par le personnage) par le fait que les petites africaines sont en avance sur leur âge. (Là, j'ai hurlé une seconde fois)
Et puis, j'ai continué ma lecture et j'ai compris.
C'est certes un récit dérangeant, qui donne l'impression d'avoir toujours la fesse gauche posée sur un coin de chaise alors qu'on serait tellement mieux installé normalement. Mais pour moi, c'est un récit tout simplement exemplaire en matière d'évolution de personnages et de montée en puissance de l'intrigue.
Attention, toutefois, je ne le conseille pas à n'importe qui. C'est très, très violent. Il y a une scène en particulier qui n'est vraiment pas à mettre en toutes les mains.
Je ne peux pas dire que j'ai adoré ce livre. J'ai vraiment apprécie l'écriture et les chapitres très très très très court qui font que cela se lit très vite. J'apprécie le fait d'avoir été bousculée. Seulement, pour moi, la fin n'est pas la hauteur du reste du texte.


Le petit plus du livre : A la fin de la version que j'ai lu, il y a un court portrait de Gudule qui explique qu'elle se débarrasse de son enfance en écrivant ses livres. Et cela m'a aidé à mieux cerner ce que je venais de lire. Attention on est pas dans du Confessions intimes, pas du tout ! Mais je pense qu'on pourrait dire que ce texte là est une sorte de "Where the wild things are" version ultra trash.

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Le château de Hurle (Diana Wynne Jones)

1/06/2014 Alice 0 Comments

Et allez, une première fiche pour commencer l'année d'un bon pied (et d'un bon oeil, j'en ai besoin pour venir à bout de ma PàL). Que dire, à part "Huuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuurle <3". Oui bon, je suis un peu en mode groupie, mais voilà, j'adore ce personnage. Il faut absolument que je me trouve les tomes suivants ! Et que je relise après... Mais bon ça ce sera pour la PàL 2015.


Titre : Le château de Hurle
Auteur : Diana Wynne Jones
Editeur : Pocket (Collection Pocket Jeunesse)
Nombre de pages : 406 pages

Quatrième de couverture :
On raconte que le magicien Hurle vole les âmes des jeunes filles et qu'il dévore leur coeur. Alors, quand apparaît, dans les nuages, son immense château noir, la panique s'empare des habitants de la vallée. Seule Sophie, transformée en vieille femme par une sorcière, décide de surmonter sa peur. Son espoir rencontrer le magicien pour être libérée de cette malédiction.

A lire absolument si on aime :
- Les épouvantails
- Les magiciens plus que charmants
- Avoir les yeux qui brillent

A éviter si on cherche :
- Une lecture et un univers classique

L'avis du critique :

J'ai vu, revu et re-revu l'adaptation de ce roman par Miyazaki (Le château ambulant) mais je n'avais pas encore eu l'occasion de me plonger dans le roman. Les vacances de fin d'année m'y ont bien aidé et j'ai passé un noël et un jour de l'an en compagnie d'une belle histoire, avec des messages forts mais pas étouffants.
J'ai adoré Hurle et Calcipher et Sophie. Les personnages sont vraiment profonds. La bienveillance cache de vraies failles, toute comme la malveillance peut ne pas être totalement impardonnable.


Le petit plus du livre : Le film de Miyazaki. Il est vraiment très fidèle au roman (à quelques détails près) et propose selon moi un très bon complément plus visuel.

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Pile à lire 2014 : la liste

1/05/2014 Alice 2 Comments

La voilà cette PàL Infernale 2014 et même si elle me fait sacrément flipper, j'en viendrai à bout !



Légende :

* : Livres que j'ai décidé de relire 
(Lu) : Livres que j'ai lu mais pour lesquels je n'ai pas encore rédigé de fiche de lecture.
(Done) : Livres que j'ai lu, chroniqué et qui peuvent sortir de la liste.

Total (lus et chroniqués) : 10 /79

  • Jane Austen 
  • René Barjavel
L'enchanteur (Lu)
  • William Burroughs
Le festin nu
  • Thomas Day
Du sel sous les paupières
  • Charles Dickens 
Le magasin d'antiquités - Tome 1
Le magasin d'antiquités - Tome 2
De grandes espérances - Tome 1

De grandes espérances - Tome 2
  • Maurice Druon
Les rois maudits *
  • Umberto Eco
  • Jasper Fforde 
Moi, Jennifer Strange, dernière tueuse de dragons
Jennifer Strange, dresseuse de quarkons
  • Paul Di Filippo
 La trilogie steampunk
  • Ian Fleming 
  • Mathieu Gaborit
Bohême
  • Neil Gaiman
  • William Gibson
  • Gudule 
  • Aldous Huxley
Les corbeaux de Pearlblossom

  • Diana Wynne Jones

  • Ursula Le Guin
Le cycle de Terremer *
  • Scott Lynch 
Les mensonges de Locke Lamora - Tome 1 (Lu)
Les mensonges de Locke Lamora - Tome 2
  • Paul J. McAuley 
Les conjurés de Florence 
  • Anne McCaffrey 
La transe du Crystal (3 tomes)
Le vol du Pégase (4 tomes)
  • Richard Matheson
Le jeune homme, la mort et le temps 
  • Herman Meville 
Mobydick
  • China Mieville 
Perdido Street Station - Tome 1
Perdido Street Station - Tome 2
  • Michael Moorcock
Le seigneurs des airs
Le léviathan des terres
Le tsar d'acier
  • Haruki Murakami
La fin des temps
1Q84 (Livre 1 à 3)
  • Edgar Allan Poe
Le canard au ballon (Done)
  • Tim Powers
Sur des mers plus ignorées
Les voies d'Anubis
  • Christopher Priest
L'archipel du rêve
Les extrêmes
Le prestige
La fontaine pétrifiante
La séparation
  • Jean Ray 
Malpertuis
  • J.K. Rowling
  • JD Salinger 
L'attrape-cœurs *
  • Clifford D. Simack
Demain les chiens
  • John Steinbeck
Le roi Arthur et ses preux chevaliers
  • Neil Stephenson
L'âge de diamant
  • Robert Louis Stevenson 
L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde * (Lu)

  • Jules Verne 
Aventure de trois russes et de trois anglais dans l'Afrique australe
Bourses de voyage
Voyages et aventures du capitaine Hatteras
Robur le conquérant
  • Roland C. Wagner
  • Bernard Werber 
Les fourmis *
  • Scott Westerfeld 
L'IA et son double
Léviathan (Lu)
Behemoth  (Lu)
Goliath
(Lu)
  • Laurent Whale
Le chant des psychomorphes
Les étoiles s'en balancent
  • Tad Williams
Autremonde (T1 à 8)
  • Robert Charles Wilson
Blind Lake


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