Une fois, n’est pas coutume…

9/27/2011 Alice 2 Comments

Bonjour à tous et toutes,
Comme je vous l’annonçais il y a peu, je suis en train de remodeler mon tome 1, suivant certaines modifications apportées à mon synopsis. Pour cela j’ai du faire une petite recherche d’images.
Suite à l’impossibilité de trouver une référence photographique qui me conviendrait, j’en ai conclu que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. J’ai donc emprunté une image de l’hôtel de Ville de Clermont-Ferrand, y ai appliqué quelques filtres, un peu de poudre de perlimpinpin et ai enfin trouvé mon bonheur.

Comme je ne suis pas trop égoïste, j’ai décidé de vous montrer le résultat. Alors attention, ce n’est pas fait pour faire beau, mais surtout pour m’aider dans l’écriture de certaines descriptions. Si vous trouvez l’image trop petite, vous pouvez cliquer dessus pour l’agrandir.
Maintenant le plus important :
Voici la source de la photo d’origine et la photo d’origine.
Cette photo a été prise par M. Baptiste Rivière, le 1er septembre 2008.
 

Et pour la peine, j'ai agrémenté chacun de mes articles, de photos. Je trouve que cela rend le blog plus vivant !

Je ne vous poste pas d’extrait aujourd’hui, je me concentre sur la réécriture de mon chapitre 9. Mais très bientôt vous aurez de mes nouvelles !

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Texte en ligne : J'ai perdu mon mouchoir

9/05/2011 Alice 5 Comments



Comme vous le savez, ou pas peut-être, Blogger me permet de savoir les mots tapés dans le moteur de recherche pour atterrir sur mon blog.

Il y a parfois des surprises. Et j’ai décidé d’écrire de courts textes lorsque ces mots clés de recherche m’inspireront.
Juste avant les vacances, j’ai eu la surprise de trouver comme source de trafic la phrase : J’ai perdu mon mouchoir.

Donc en espérant, que celui ou celle qui a tapé cela l’a retrouvé, et pour lui faire un petit clin d'oeil d’avoir pu entrer dans mon blog pour une histoire de mouchoir perdu, j’ai écrit une petite nouvelle sur le sujet.

Voilà, ce que ça donne :



J’ai perdu mon mouchoir



J’ai perdu mon mouchoir, la poche de mon manteau est vide à présent. Je ne le retrouverai pas. Il y a encore quelques heures, il n’avait aucune valeur. Avant que je n’entre dans le bosquet, tout au fond de mon jardin.
C’est assez troublant la façon dont les objets acquièrent une histoire. Ce qui n’était qu’un carré, trois épaisseurs, doux et solide, devient pour moi un regret. Celui de n’y avoir pas prêté attention, alors qu’une fée s’y était mouchée.

Aujourd’hui, nous sommes dimanche. Je dois bien vite retourner chez moi. Dans mes mains, un panier accueille la vingtaine de chanterelles que j’ai cueillies sous la mousse, une poignée de ciboulette et un chou mangé par une limace. Dans deux heures, toute la famille s’attablera autour de mon succulent lapin aux girolles. Je n’aurais pas le temps de proposer un dessert. L’un ou l’autre de mes enfants apportera bien un gâteau alourdi de crème au beurre.

Je repense à la fée et à son chagrin. Je ne sais pas si j’ai réellement su la consoler. Peut-être est-ce elle qui a gardé ce mouchoir. J’espère qu’elle ne s’en servira pas pour me faire du mal. Ce serait injuste. Notre rencontre s’est faite en douceur. Alors que je dégageais un dernier champignon orangé de la mousse, je l’avais trouvé là, sur le sol, prostrée. Je n’avais pas eu d’autres réflexes que de la saluer en murmurant de peur de l’effrayer.

— Bonjour.

Elle n’avait pas répondu. Je me suis mordu la lèvre puis aie tendue mes mains en coupoles pour la saisir. Je ne voulais pas abîmer ses ailes par maladresse. Une fois contre ma peau, elle s’était arrêtée de pleurer.

— Laissez-moi.

Je soupirais. C’était un bon conseil, mais à présent que je la tenais, je ne pouvais plus reculer.

— Pourquoi pleurez-vous ?

— Allez-vous-en.

— Je ne peux pas. Tu es triste et je voudrais te consoler.

Elle avait écarté de son visage de longues mèches rousses et bouclées. Avait planté ses yeux de prune dans les miens.

— Et pourquoi ça ?

— Parce que je n’aime pas que les personnes soient tristes.

La fée s’accroupit et se gratta la plante des pieds. Elle me semblait tellement jeune.

— Et moi, je n’aime pas qu’on se mêle de mes affaires.

Je souris devant son air boudeur.

— Alors, va-t’en.

Elle hoqueta, une grosse larme de nourrisson vint perler au coin de son œil et coula jusqu’à sa bouche.

— J’espérais que vous insisteriez un peu plus. Après tout, vous ne devez pas en croiser tous les jours des fées.

— Je croyais que tu ne voulais pas que je me mêle de tes affaires.

— Oui, mais maintenant c’est trop tard.

Sur ce, elle se remit à pleurer, essuyant la morve qui coulait de son nez du revers du poignet. C’est là que j’avais sorti le mouchoir.

— Tiens ! Je te le prête. Attention, il est mentholé.

Sans hésiter, elle s’en était saisie. J’avais perçu son mouvement de recul devant la forte odeur du bout de papier. Puis elle se moucha bruyamment.

— Alors pourquoi pleures-tu ?

— Parce que rien ne sera jamais plus pareil.

— C’est ainsi à chaque seconde de chaque minute. Aucune ne ressemble à l’autre.

— Je le sais bien. Mais là c’est plus grave.

— Ah ?

— Je viens de manger ma dernière framboise.

Je fronçais les sourcils, mais me reprit vite. Cela semblait d’une grande importance, même si je n’y comprenais pas grand-chose.

— Ah.

Elle leva ses yeux vers moi et sa tristesse s’empara de moi.

— Aujourd’hui je perds un ami que je ne reverrais plus jamais.

— Je comprends, ce n’est jamais facile, mais il sera toujours présent dans ton cœur.

— Paroles de bonne femme ! Comme si un souvenir pouvait suffire.

— Je ne cherche qu’à te consoler.

— Ah oui, très bien. Console-moi de mes matinées à me dorer la peau sur les héliotropes. Des compétitions de looping avec mes amis hannetons. Aujourd’hui, je ne sens plus que le parfum des tilleuls, les noisettes sont presque mûres tout cela est fini.

— L’an prochain, cela recommencera. L’été revient toujours.

— Mais pas celui-là. Ce ne sera qu’un lointain cousin. Tous mes plaisirs s’affadiront, je devrais en trouver d’autres qui s’affadiront eux aussi, jusqu'à ce que je n’ai plus le courage d’en chercher d’autres.

— L’automne arrive. Tu verras c’est beau aussi.

— Lui aussi prendra fin, alors à quoi bon.

— Tu pourrais apprendre aux autres ce que tu as aimé.

— Et mon bonheur à moi ?

— Tu le trouveras dans leurs yeux.

— C’est très cruel.

— C’est la vie.

Elle s’était alors relevée, reniflant une dernière fois. Un sourire fendit son beau visage.

— Je suis encore triste, mais tu as bien réussi à me consoler. As-tu ressenti les mêmes choses toi aussi ?

— Moi je ne suis qu’une humaine. On ne fait pas attention sur l’instant à tout ce que l’on perd. Mais oui, je ressens cela aussi.

— Qu’est-ce que tu regrettes le plus ?

— La première fois où j’ai goûté à la recette de ma grand-mère. Le lapin aux girolles.

— Oh ! Je vois. Et qu’as-tu fait pour y remédier ?

— J’en cuisine chaque dimanche, pour mes enfants, et mes petits-enfants.

— Tu les as prévenus ?

— De quoi ?

— De toute la tristesse qu’ils allaient avoir quand tu ne serais plus là pour leur en cuisiner ?

— Non, je me suis contentée de leur donner à chacun la recette.

— C’est une bonne solution.

— D’ailleurs, il faut vraiment que j’y aille. Sinon, je n’aurais pas le temps de le leur cuisiner aujourd’hui.

— Merci à toi.

— Ne désespère pas trop.

— Promis.

Je suis alors rentrée. À l’instant, le lapin mijote dans la cocotte que je viens de glisser dans le four. Au salon, les enfants sirotent un verre de crémant en surveillant leur progéniture qui se gave de biscuits salés. Je repense à ma grand-mère, à mon enfance, à mon premier repas du dimanche. Au mouchoir aussi.

Le four sonne assez vite, tout le monde se met à table avant que je n’en aie donné l’ordre. Ma fille aînée vient m’aider à apporter tous les plats. Je soulève le couvercle de la cocotte. L’odeur est fabuleuse. Je sers tout le monde puis commence à manger. Lorsque je relève la tête, j’aperçois le jardin par la fenêtre. Quelques feuilles viennent déjà recouvrir la pelouse. Au moment de me concentrer sur la question que mon gendre vient de me poser, un mouvement au bas de la vitre attire mon attention. Elle est là, la petite fée. Elle s’est taillé une robe dans mon mouchoir. On dirait une petite mariée. Elle me sourit et souffle sur la vitre. Un nuage de buée se forme, elle y dessine un rond puis deux points à l’intérieur. Pour finir, elle fend le tout d’une grande virgule en guise de sourire, puis sans un regard s’envole pour son premier automne.

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Les derniers hommes de Pierre Bordage

9/02/2011 Alice 0 Comments




Il est question de vivre suspendu à la moindre goutte d’eau, d’affronter le regard des autres et d’écouter ce que notre chant intérieur nous dicte. Voilà, ce que je voulais d’abord vous dire de ce roman.
Pour le reste, enfin un livre avec pour toile de fond une terre détruite par la folie guerrière et chimique des hommes, qui ne donne de leçons à personne. Ouf ! La troisième guerre mondiale a littéralement empoisonnée terres et eaux. Certains s’inventent des prophètes, d’autres les créent. C’est ainsi que Pierre Bordage nous conte sa terre post-apocalyptique.
Simplement, sans imprécations maudissant nos ancêtres si inconscients. Cela fait du bien à une époque où le jet d’une peau de banane dans la mauvaise poubelle devient un crime. Mais attention au deuxième effet Kiss Cool.

Si vous ne le saviez pas encore, Pierre Bordage est un excellent auteur.
Alors oui quand j’ai reposé le sixième et dernier épisode et que je suis allée boire de l’eau, sans verre mais comme ça directement au robinet, eh bien j’ai eu un pincement au cœur. Je ne suis pas du genre à penser à toute la famine du monde lorsque je ne finis pas mon assiette, mais là une petite clochette s’est mise à tinter dans mon esprit.
J’ai repensé à Hora, Raïma, Solman, Glenn, Kadija, Wolf et Ibrahim. Alors j’ai pris un verre cette fois, je me suis resservie à boire et j’ai rebu une seule gorgée en prenant bien attention à ce que j’étais en train de faire.

L’eau était rafraîchissante, juste à bonne température pour ne pas me faire trop mal aux dents. Et là, je me suis rendue compte que dans mon cœur pendant un certain temps il y aurait de nouveaux amis qui allaient très bientôt me manquer.

Je ne pensais pas m’y être attaché autant, mais c’est certain pendant encore quelques temps je vais soupirer devant l’herbe verte de ma bourgogne natale, berceau de mes vacances. Sans doute, que je ne ferais toujours pas attention à mes peaux de banane, mais la clochette sera quand même là, prête à tinter de nouveau lorsque j’oublierai les rhabdes, les anges et les donneurs.
Une lecture que je conseille.

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Le gouffre Maracot d’Arthur Conan Doyle

9/02/2011 Alice 0 Comments




Je ne l’avais encore sans doute jamais évoqué ici, mais le tout premier livre fantastique que j’ai lu et qui ne m’a depuis jamais quitté, a été Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne. Il a été ma révélation.

Je le relis souvent car il garde pour moi cette saveur d’heures volées à mon sommeil d’enfance pour rejoindre le Nautilus et les mers. Aujourd’hui, j’ai retrouvé cette douce sensation alliée à celle de la découverte d’un nouveau récit dans Le Gouffre Maracot de Conan Doyle. Et aussi tout ce qui fait que je ne cesserais jamais de rêver d’un jour vivre dans une maison au fond de l’océan. Les couleurs extraordinaires, les noms scientifiques de faune et de flore, l’esprit aventurier de personnages comme on en fait plus.


J’ai littéralement dévoré ce livre. Et je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans ces pages de pures merveilles. Il y a tout : le côté suranné et en même temps tellement charmant des romans de cette époque, un petit fond de machines à vapeurs assez discret, des tournants, une histoire qui coule bien.


Un peu de rêve dans presque trois cent pages. Du bonheur en lettres.

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La forteresse de coton de Philippe Curval

9/02/2011 Alice 0 Comments


Une histoire qui m’a surprise.
Premièrement parce que je m’attendais à ce qu’il soit mauvais. Deuxièmement, parce que le personnage principal m’a fait grincer des dents en l’espace de deux pages. J’en avais feuilleté les premières pages il y a de cela un mois, et devant les descriptions crispantes (pas facile à dire à haute voix !) je l’avais abandonné là en me disant qu’un jour peut-être j’aurais une très bonne raison de le lire.

La raison, la voilà : je suis en ce moment en même en vacances, écrasée sous un soleil que je ne peux pas ignorer en allant me baigner dans la mer, puisqu’il n’y a que de l’herbe et des champs tous frais labourés autour de moi. Mais attention, j’en suis heureuse. Je suis plus escargot, qu’otarie.
Bref, j’ai passé la barrière de « la bouffée de fumée bleu pastel » et de la mer avec « des soubassements d’ardoise et des chatoiements de nacre ». Je suis pourtant plutôt bon public pour les déluges de descriptions avec cinq nuances de rose par phrase (cuisse de nymphe émue, rose pastel, rose bonbon, rose fluo, rose pâle… J’ai mis du temps à trouver le cinquième).
Mais là, cela ne collait pas. J’ai, quand même, résisté à la petite voix qui tentait de me troquer de la lecture contre une sieste agréable, au frais, caressée par la brise légère qui passait à travers les volets de ma chambre.

Et j’ai bien fait ! Il s’agit là d’une histoire d’amour, habilement construite. En plus, elle a l’avantage d’être courte, ce livre étant plus une novella qu’un roman à proprement parler. Pour info, format folio SF, 216 pages.
Donc une histoire d’amour qui démarre par une curieuse ambiance entre Camus et Prévert. Quelque chose de ce genre-là. Un homme nage dans la lagune vénitienne, il suit une femme, trop loin. L’auteur fait en sorte de ne donner aucune voix à cette femme mystérieuse, désirable. Pas une ligne de dialogue sortant de sa bouche. Là j’ai commencé à lire et tourner les pages de plus en plus vite. Son silence devenait oppressant et malheureusement un peu trop agaçant à mon goût. Mais pour le côté agaçant j’en parlerai plus tard. Il ne s’agit donc que d’une histoire d’amour (déception !) avec une vraie construction de récit (respect, c’est élégamment réalisé, j’espérais que cela tourne ainsi ça a été le cas) avec bien évidemment tout ce que peuvent offrir en possibilités les littératures de l’imaginaire.

Alors que dès les premières lignes l’auteur m’a jeté dans une mer de confusion, l’apparition d’éléments fantastiques par petites touches a donné tout son charme à ce récit.
Pour en revenir au côté agaçant, parce qu’il faut bien que je vous parle, inutile de vous mentir j’ai trouvé encore une fois le personnage féminin assez pénible. J’ai eu quelques fois envie de lui allonger une claque. Pour le côté charmant, les descriptions de Venise m’ont carrément convaincue. Je n’y suis jamais allée, mais j’en avais un peu marre de l’image de carte postale qu’ont tendance à nous renvoyer les romans qui la prenne pour décor.
Ici, rien n’est occulté. Il y a les quartiers pauvres, les demeures luxueuses aussi, les gondoles, les touristes, les trattorias… 

Attention, toutefois, il s’agit bien d’une histoire d’amour, qui est au premier plan. Donc si vous craignez un peu cela, comme moi, allez-y à tâtons. Mais je ne vous cacherais pas que vous pourriez avoir tout de même une bonne surprise !

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