A la feuille de rose, maison turque de Guy de Maupassant
Les bourgeois c'est comme les cochons...
Oui « Les bourgeois c'est comme les cochons... » comme le chantait Brel : « Plus ça devient vieux plus ça devient bête ». Ou du moins voici le message que nous transmet Maupassant dans ce petit livre qui je vous l'avoue ne payait pas de mine au fond du bac à navet du brocanteur chez qui je l'ai déniché.
Mais si vous savez bien, ces grandes caisses où l'on trouve de vieux Harlequins des années 70 ou encore des « Que sais-je ? » aux sujets improbables : « L'élevage d'huître en eau douce » ou encore « La découverte de la machine à cambrer la banane ».
Oui je sais, j'exagère un peu, n'empêche que vous avez bien compris de quel genre de tas de livre en vrac je veux parler !
Vous devez savoir que j'ai pioché ce livre parce que cela m'étonnait de tomber sur un livre de Maupassant que je n'avais pas lu. Non que je sois une experte concernant cet auteur, mais mes études littéraires liées à ma curiosité m'ont poussé à lire tout ou presque ce que Maupassant a écrit.
Je ne savais donc pas que je venais de tomber sur un de ces petits bonbons quelques peu épicés que certains auteurs classiques ont écrit dans un élan de révolte et de fantaisie.
J'ai donc feuilleté ce livre et j'ai pu donc découvrir qu'il ne s'agissait en rien d'une de ses nouvelles dont Maupassant à le secret, mais plutôt d'une sorte de récit satyrico-érotique qui promettait d'être savoureux.
Le bouquiniste m'a d'ailleurs confirmé cette impression en me lançant d'une voix grasse :
« Attention ! Ce n'est pas de la littérature pour jeunes filles ! »
Ben tiens donc ! Comme si nous n'avions pas toutes ou presque frémit étant plus jeunes en lisant les aventures de Léa et de sa bicyclette bleue...
Bref, en effet comme son titre l'indiquait avec une certaine grivoiserie assez savoureuse j'étais en possession d'un de ses livres qui à l'époque devaient sans aucun doute passer de mains en mains et bien évidemment sous le manteau.
Une fois rentrée chez moi je me suis donc jetée sur cette petite trouvaille et là j'ai eu le plaisir de découvrir qu'il ne s'agissait pas que de ça. Je dois donc vous rappeler le titre de mon article ?
Comme souvent à cette époque, tout texte était prétexte à l'ironie et à la critique de la société bourgeoise. Et celui-ci ne fait pas exception à la règle.
Ainsi donc j'ai pu faire connaissance avec M. et Mme de Conville (ça ne s'invente pas !) sa femme aux premiers abords plutôt innocente. M. de Conville est maire de sa commune et se rend avec son épouse dans ce qu'il croit être un hôtel pour y accueillir l'ambassadeur de Turquie et son harem. En réalité, le fameux hôtel s'avérera n'être qu'une maison close.
Leur aventure est une sorte de vaudeville tout à fait acceptable mais je ne vous mentirais pas ce livre n'est pas le chef d'œuvre du siècle.
Toutefois il fait partie de ce genre d'ouvrages que je classerais au rang de « curiosité ».
Pour la petite histoire, l'idée de cette pièce de théâtre était à la base une idée de Gustave Flaubert. Maupassant l'écrit alors qu'il n'a que 25 ans et traînera depuis ce jour une réputation des plus sulfureuse.
De Goncourt écrira que cette œuvre n'est qu'une « salauderie » alors que, non sans un brin d'humour, Flaubert jugera que « C'était très frais ».
Donc si vous avez l'occasion de vous le procurer, je vous promets une petite heure de douce rigolade à l'ancienne mode.
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